Seconde assemblée populaire, le 25 juin 2022
Résumé de la rencontre
Ce samedi 25 juin, nous avons pu siéger en assemblée populaire devant le parlement wallon (voir l'appel à action ). L'occasion d'échanger nos vues sur le système politique actuel, de tisser du lien entre nous et de réfléchir collectivement à des pistes concrètes pour que notre demande puisse aboutir. Ce fut aussi l'occasion de faire la promotion de nos pétitions, ainsi que de celle de Renew Belgium.
Nous ressortons de cette action encouragé·e·s par notre envie de nous engager ensemble dans cette démarche, et convaincu·e·s qu'il faudra l'inscrire dans la durée. Amélioration des flyers, vulgarisation de la démarche, collecte de signatures, création d'un site internet : nous avons encore du pain sur la planche et l'occasion d'affiner notre approche.
Synthèse de la discussion sur base de la question “sommes nous en démocratie ?”
Les avis divergent globalement entre deux positions :
Avis 1 : Absolument pas en démocratie
- Ce sont toujours les mêmes personnes qui gèrent la politique
- Rien ne bouge, incompréhension par rapport aux choix posés par les élu·e·s
- Le fonctionnement interne des/par partis n’est pas démocratique : savoir plaire prime sur la compétence ou l’intérêt général
- Les élu·es choisissent les citoyen·nes/collectifs qui vont recevoir des subsides
- Pas de prise en compte de l’intérêt et de la réalité des gens, en particulier -mais pas seulement- plus précarisés, qui se sentent exclus des décisions et comptés pour rien
- Nécessité d’un parti citoyen
- Le cumul des mandat n’est pas compatible avec la démocratie
- Oligarchie car quelques personnes détiennent le pouvoir. On ne peut pas faire confiance aux gouvernants. Le peuple, en toute connaissance de cause, doit décider. Pour être en démocratie il nous faut des outils : réglementation médiatique (pour se prémunir du fait que les médias filtrent les informations qui dérangent et divisent les mouvements sociaux) ; réglementation des lobbys ; éducation citoyenne et démocratique dans nos écoles
Avis 2 : Partiellement en démocratie
- Démocratie basée sur des élections et des élu·es qui souffre d’un problème de légitimité politique car le seul pouvoir démocratique est celui qui passe par les urnes. Le système ne prévoit pas de prendre en compte formellement des pétitions, manifestations, etc.
- Souhait d’un autre système plus mouvant, avec des mandats non renouvelables, un pouvoir citoyen plus en place, sous peine que les citoyen·nes ne perdent tout intérêt pour la politique.
- Nécessité de revitaliser la démocratie.
- La démarche de l’action (obtenir des assemblées citoyennes au niveau de la région wallonne) est une 1ere étape, car au final il faudra rendre ça juridiquement contraignant. Nécessité de mettre la pression.
- La majorité politique représente 48 % des électeurs (60 % des votants) à Namur : manque de légitimité.
- Démocratie vient de démos kratos, pouvoir du peuple. Modèle inventé il y a 200 ans où on a délégué les pouvoirs. Il y a eu quelques améliorations à la marge, mais le monde a changé et ce modèle est à bout de course. Des assemblées citoyennes tirées au sort seraient mieux en phase avec les valeurs actuelles des citoyen·nes qui veulent s’impliquer. Mécontentement et sentiment d’être en dictature du fait de subir des décisions pour lesquelles on a pas eu droit au chapitre.
- On ne doit pas tout jeter. On devrait passer d’une démocratie représentative à une démocratie participative. Les citoyen·nes sont trop passifs : ils ont les politicien·nes qu’iels méritent.
- On est de moins en moins en démocratie.
- Démocratie = pouvoir au peuple. On se focalise sur la notion de peuple, et pas assez sur la notion de pouvoir. Privilégier un pouvoir avec plutôt qu’un pouvoir sur Nécessite de prendre soin des gens, de l’humilité plutôt que la soif du pouvoir. Remplacer un pouvoir par un autre ne change rien sans cette humilité, cette volonté de faire avec les autres.
- Prendre déjà conscience de la chance qu’on a : on peut s’exprimer publiquement sans risquer la mort, l’emprisonnement, la torture. On a encore un état de droit, qui permet de se mobiliser pour faire pression sur les élu·es et leur faire rendre des comptes. Il faut donc se battre pour préserver ces aspects démocratiques et les utiliser pour améliorer la démocratie. Sans cela, les idées les plus simplistes et démagogues, dont celles promues par l’extrême-droite, vont prendre le dessus. Et ces idées vont à l’encontre du vivre ensemble, et de l’esprit de la démocratie. Ceux et celles qui détiennent le pouvoir ont encore le choix : céder du pouvoir au peuple, ou se faire balayer par une guerre civile et perdre tous leurs acquis.