La Fenêtre

21 août 2015

Tu venais tout juste de partir. Nous nous étions embrassés longuement en nous murmurant nos envies de prochaine fois, de très vite, bientôt tout bientôt... Je ne sais trop pourquoi, mais je suis allée à la fenêtre. Je m’apprêtais à te lancer une dernière blague pour te faire rire. Mais je me suis rendue compte que ta moto n’était pas garée dessous comme la première fois. Je m’étonnais de ne pas y avoir pensé plus tôt. Tu ne gareras point ton véhicule n’importe comment dans la rue pour ne pas prendre le risque d’attraper une amende que tu ne pourrais expliquer : ou l’un des nombreux commandements du manuel à l’usage des maris volages.

Alors je me suis contentée de t’observer, toi qui t’éloignais en me tournant le dos. Quelques mètres d’une marche décidée ainsi qu’un infime durcissement de tes épaules et c’est comme si je t’avais surpris à revêtir ta peau d’homme sérieux, d’époux aimant, de père responsable…